A ce jour 350 auto-diagnostics ont été réalisés par les organismes de formation depuis le lancement d’Hybrid’Action en janvier 2023.
Le premier concerne la capacité de la structure à sa transformer, le second mesure son niveau d’avancement dans ses process de digitalisation.
Les deux ont été conçus par le FFFOD dans le dispositif Hybrid’Action qui propose un ensemble d’outils d’accompagner r les organismes de formation à chaque étape d’un processus d’hybridation, de la définition d’une stratégie à l’évaluation du projet in fine.
Ce sont ces données qui ont fourni la matière à l’état des lieux.
Premier enseignement plutôt encourageant : 47% des OF ont intégré un volet hybridation de la formation dans leur stratégie et ce depuis la crise du Covid.
Mais cette stratégie n’est encore qu’imparfaitement diffusée auprès des équipes : 40% ne l’ont pas partagé.
Sur le plan des ressources et de l’offre de formation, autre indicateur important, 76% des structures déclarent proposer déjà des formations hybridées ou sont en passe de le faire. Mais l’offre de formation n’intègre pas de tutorat en ligne (63%), 1/3 déclarent aucune activité pédagogique en ligne et 63% n’individualisent pas leurs parcours avec des outils numériques.
Dans un sens, l’hybridation est bien en marche mais elle se fait au coup par coup sans stratégie déclinée et partagée.
De plus, le potentiel du digital n’est pas utilisé : l’ingénierie pédagogique multimodale reste basique et les parcours peu individualisés.
Sur un autre indicateur, celui de la conduite du changement qui est un élément déterminant pour réussir une transformation, on observe que 50% n’ont pas de référent en interne et 41% n’ont pas d’outils ou méthodes sur lesquels s’appuyer.
Finalement, le processus de transformation manque globalement de maturité (en matière de stratégie, conduite du changement, formation, investissements) et derrière pointe un fort enjeu de professionnalisation et de formation des équipes pour mieux accompagner la transformation (compétences autour de l’innovation, du numérique et de la conduite du changement).
A titre d’exemple, encore 1/3 des structures n’ont pas mis en œuvre un plan de développement des compétences numériques du personnel. Et 25% laissent leurs formateurs se débrouiller pour hybrider les formations sans accompagnement.
Cependant cet état des lieux est moins homogène qu’il n’y paraît car il révèle aussi des disparités entre petites structures (moins de 10) et grandes structures (plus de 100).
Les petites structures sont davantage flexibles et adaptables, elles encouragent davantage la créativité, prennent en compte les remontées terrain, en revanche elles souffrent d’absence de méthodologie de transformation et n’ont pas enclenché une démarche organisée.
Les grandes structures répondent à des logiques d’appels d’offres et sont dans une démarche de changement. Elles sont aussi plus flexibles dans la mise à disposition de lieux d’accès aux ressources numériques et se préoccupent davantage de positionner en amont les apprenants pour identifier leurs difficultés numériques.
Afin d’approfondir cette analyse, le FFFOD a lancé une étude complémentaire à cet état des lieux pour nourrir 9 indicateurs d’un baromètre à venir qui sera présenté début décembre.
L’objectif à terme pour le FFFOD est de proposer un baromètre annuel sur la maturité des structures de formation et ainsi mesurer la progression des acteurs sur le terrain de la digitalisation. Également de disposer d’un repère pour tous les acteurs privés et des politiques publiques qui œuvrent à la transformation digitale de l’appareil formation